CONDUITE ALGORITHMIQUE DE FRANÇOIS QUÉVILLON
VERNISSAGE : VENDREDI 11 OCTOBRE À 17 H
Quatre œuvres récentes de François Quévillon — Manœuvres, Le Rétroviseur, La Voiture sans conducteur dans l’au-delà, ainsi que Conduite algorithmique — composent cette exposition. Conduite algorithmique donne son titre à un corpus qui synthétise les recherches de François Quévillon sur l’automatisation des transports, développée grâce à des systèmes informatiques qui analysent les données provenant de caméras et de multitudes de capteurs installés sur les véhicules. Afin de nous introduire à ces concepts sous un jour artistique, l’artiste accapare des procédures algorithmiques utilisées en robotique et sur Internet, inscrivant ainsi son œuvre dans un système de relations qui dépasse largement le simple monde de l’art. Faisant échos aux véhicules autonomes et à diverses techniques de surveillance qui impliquent la collecte et l’analyse de données, cette exposition démontre une recherche approfondie, un regard précis, songeur et amusé sur les développements technologiques qui imposent leurs emprises sur notre époque.
L’ensemble de la production artistique de François Quévillon est traversé par deux champs d’exploration principaux : l’analyse des représentations contemporaines dialogue avec la critique de phénomènes mettant en scène la relation tendue entre l’activité humaine et la Terre. Ses dispositifs audiovisuels témoignent d’un regard sur la matérialité de notre existence et sur les événements qui l’altèrent. Leurs analyses et leurs traitements profitent d’une nouvelle réalité, celle du double numérique de notre monde sous surveillance, un univers de données servant principalement à l’accélération de l’exploitation des ressources et à l’augmentation exponentielle du contrôle des transferts d’informations.
En confrontant des techniques utilisées en intelligence artificielle à la nature imprévisible du monde, François Quévillon sonde les réactions de ces systèmes lorsqu’ils interprètent des situations inattendues et des phénomènes incalculables. L’attrait marqué de l’artiste pour les technologies de pointe — analyse de données massives, vision par ordinateur, automatisation, etc. — se voile d’un doute, d’une distance de réserve face aux bienfaits vantés par les industries qui les développent et nous les imposent.
– Eric Mattson et François Quévillon, 2019
Commissaire en arts, musiques et sons, Eric Mattson accompagne de nombreux artistes des arts numériques et sonores dans l’évolution de leurs démarches en concevant et en produisant des événements et des expositions tant au Québec et au Canada qu’à l’étranger. Ses plus récentes réalisations sont en 2019 : Sons nomades / Nomadic Sounds, six artistes internationaux, CTM, Berlin, avec la commissaire Nicole Gingras; Territoires, Explorations, cinq artistes, cinq lieux au Québec. En 2018, nommons : À un moment donné, dans un lieu précis, Béchard Hudon, au MA, musée d’art de Rouyn-Noranda; La marche est haute – Territoires, cinq artistes, Québec, Rimouski, Rouyn-Noranda, Sherbrooke; La Conduite algorithmique; sur la route, quatre expositions et événements avec l’artiste François Quévillon en 2018 et 2019 (Daïmon, Gatineau; Avatar, Québec; Expression, Saint-Hyacinthe; MA, musée d’art de Rouyn-Noranda). Les productions d’Eric Mattson sont majoritairement soutenues par le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts du Canada.