Programmation vidéo dans le cadre du festival HTMlles 2020 _ Édition Slow tech
Commissaire Verónica Sedano Alvarez
EN LIGNE | Gratuit
Que ce soit par le geste rituel qui transmute les échelles et les atmosphères ; les voix synthétiques ou humaines qui racontent des futurs alternatifs ou qui mettent en évidence la relation langage/rapport au monde ; ou encore par le scénario archéologique d’une ère numérique fossilisée ; le changement de paradigme s’impose comme ligne argumentaire dans Perturbations écologiques : ralentir, réfléchir et ré-imaginer. Ce programme présente cinq œuvres vidéo qui explorent la crise environnementale dans l’ère Anthropocène par le biais de la performance ritualiste, la réflexion linguistique et la construction de réalités fictionnelles, alternatives et futures.
En opposition à l’accélération qui caractérise le présent, une cadence reposée traverse ce programme, qui mélange temporalités et qui met en exergue la pensée éco-féministe. « Why should our bodies end at the skin (…)? », écrit Donna J. Haraway dans son ouvrage A Cyborg Manifesto [1] . En effet, la porosité des corps et les limites floues s’imposent dans un avenir où la dichotomie humain/non-humain est anéantie, laissant la place au « digestive approach » (Troubling Ecologies). Deux autres scénarios spéculatifs sont proposés et, en contrepartie, les dégâts et la perte deviennent plus manifestes. L’un, par l’entremise d’une quête méditative et symbolique dans laquelle l’essence de l’être et du monde se confondent (Réfléchir la source) et l’autre, au moyen d’un paysage archéologique qui expose les traces/rebuts de l’ère numérique (La Fable d’Oxa 21965). Toutefois, le présent également nous interpelle. La lumière artificielle (une bougie et une ampoule) et la cire qui fond (Hello Earth) ainsi que la narration de nature cyclique où le mot « détruit » devient une sorte de leitmotiv (Avoir et Être), font appel aux dynamiques complexes qui s’installent au sein de la triade domination-possession-