4001 rue Berri #105
ENTRÉE LIBRE
Pour cette soirée, l’artiste présentera l’amorce de La missive. Lettre à Chantal Akerman, un premier volet fait en état d’urgence à la suite du décès de la réalisatrice en octobre 2015. Réalisé à partir d’un texte de son ami Boris Lehman, cet épisode évoque le choc ressenti à l’annonce du suicide de la réalisatrice, suivent des textes poétiques du réalisateur belge dédiés à cette égérie du cinéma moderne. Ces textes encore inédits — Ma nuit avec toi et No home movie — permettent de connaître des dimensions encore occultées de cette réalisatrice mystérieuse à l’esprit tourmenté. Figure forte du cinéma d’auteur, Akerman a permis aux femmes, par un transfert identitaire, de se projeter comme réalisatrices.
Elle demeure fidèle au centre dans la réalisation de sa Lettre cinématographique à Chantal Akerman. Elle y accomplit un passage à la fiction expérimentale qui permet une exploration des référents du féminin qu’elle espère affranchis du patriarcat. Elle questionne à ce titre, en regard du film, le lien existant entre le totalitarisme dans la question juive, source de tourment chez Akerman, et l’ascendant patriarcal dans le féminisme. Questionnement inspiré des écrits de la philosophe politique Hannah Arendt. L’auteure introduit ainsi une dimension métaphysique au film, ascèse qu’elle estime importante pour le film d’auteur.
Judith Jasmin-Vienneau sera accompagnée de Jacqueline van de Geer, l’actrice principale, et du metteur en scène, Louis Guillemette, pour parler du processus créatif du film en cours.
La réalisatrice, Judith Jasmin-Vienneau, depuis le développement de son mémoire de maîtrise (2000) portant sur la vidéo féministe a tissé des liens étroits avec le GIV.
Chantal Akerman, Cinémathèque Québécoise, 2006 © Bernard Fougères, 24images