RÉSIDENCE | Q.bot
Artiste : Lucas LaRochelle
Du 1er novembre au 13 décembre 2019
Présentation publique : Jeudi 12 décembre, à 18h
Au Studio XX
« La lucidité du récit queer n’a peut-être pas besoin d’exister comme vérité omniprésente, mais plutôt comme un mécanisme qui dévoile l’intimité et l’absurdité de la construction collective du monde, à la fois par les humains et les intelligences artificielles. Imaginant la traversée des espaces queers, physiques et numériques, comment pouvons-nous négocier, maintenir et évaluer une relation entre l’expérience vécue et la propagation des autorécits LGBTQ2 + générés par la machine ?
Fondé sur le désir d’explorer et d’embrasser l’il/lisibilité de l’existence queer, Lucas LaRochelle et ses collaborateur-rice-s développeront un réseau neuronal, baptisé Q.bot, pour générer des espaces queers spéculatifs en utilisant les données provenant de Queering the Map sur lequel échafauder et auto-initier de possibles cyberavenirs. En utilisant du contenu textuel et visuel provenant de 80 000 données soumises à la plate-forme, Q.bot est mis à profit pour troubler l’autonomie et la validité qu’une IA pourrait avoir dans la création d’une lignée plus opaque de la narration queer. Pour ce qui est des actualités portant sur les machines holistiques de fabrication queer, il existe un mouvement qui tend à affirmer à la fois un effondrement catégorique dans la façon dont l’histoire queer est définie et à assurer que la fonction de représentation va au-delà de celle de la parenté humaine, encore une fois dans l’application d’une IA nourrie exclusivement et inclusivement par les personnes queers.
Q.bot est le rejeton délinquant de Queering the Map, un projet de cartographie communautaire en ligne qui met en évidence des moments queers soumis de façon anonyme. Créé et conçu par Lucas LaRochelle en 2017, Queering the Map a atteint une popularité mondiale, et compte maintenant des dizaines de milliers de contributions en 23 langues. Avec les deux projets flirtant avec des fils d’enquête similaires dans la fabrication du monde queer : Q.bot travaille à approfondir la négociation entre l’espace physique et numérique, à travers l’incubation d’une IA conçue et formée autour de l’axe de la connaissance queer.
Où le fait de se détourner de la vérité et de la lisibilité en tant qu’appareil de construction du monde nous mènera-t-il? La machine osera-t-elle imaginer des avenirs compatibles avec les réalités queers? Les présents et avenirs in/cohérents de Q.bot sont-ils in/accessibles dans nos propres projections ?
La résidence se concrétisera avec une série de documentaires spéculatifs traversant les mondes initiés par Q.bot, accompagnée d’estampes en soie représentant ces espaces numériques dans la galerie du Studio XX. Une série de programmes publics seront offerts en conjonction avec la résidence Slow Tech de Lucas LaRochelle, y compris un vernissage, une conférence d’artiste et une série d’ateliers de Machine Learning. »
Rudi Aker