Claude Périard est une artiste multidisciplinaire montréalaise dont le travail est surtout axé sur l’art sonore et la musique. Détentrice d’un baccalauréat en musiques numériques de l’Université de Montréal, elle a fait paraître une douzaine d’albums de musique pop et expérimentale, des installations sonores et des films expérimentaux. Elle est aussi preneuse de son et mixeure pour le cinéma.
Artiste multidisciplinaire et musicienne, Périard cherche avant tout à créer des ponts entre les divers médiums visuels et sonores. Ses créations sont généralement articulées autour d’un concept à caractère social. Revendiquant la créativité à tout prix avec les moyens qu’on a sous la main, le Lo-Fi, les logiciels open source plutôt que la finesse technologique de pointe, son esthétique légèrement brute se met au service de l’idée, qui se métaphorise par le biais de la forme. On retrouve définitivement une recherche de dénuement, une quête de l’infra-mince dans ses plus récentes œuvres médiatiques, sonores ou visuelles. Avec son art engagé, plus philosophique que militant, Périard s’exprime par le moyen des images (visuelles ou sonores) davantage que par l’abstraction.
ÉCRYPTURES est une installation sonore murale interactive qui interroge le langage et ses différentes formes d’encodage. Le point de départ de l’oeuvre est l’image de la plus ancienne stèle trouvée à ce jour : le code de loi du roi Hamourabi de Babylone, gravé dans la pierre. Une citation de ce texte sera encodé dans différentes formes : texte, voix, code morse, code binaire, écriture braille, code ASCII, code barre et langue des signes. Ces multiples codes graphiques généreront des équivalences sonores. Le spectateur.trice pourra déclencher les différents sons à partir d’un clavier d’ordinateur. Les codes graphiques seront imprimés sur des feuilles fixées chacune à un haut-parleur, devenant matières sonores des ondes générées.
À travers ce projet je m’interroge sur les techniques d’encryptage et de conservation de l’information. La parole fut un premier medium d’encodage, sous forme sonore, puis plus tard l’écriture gravée dans la pierre ou écrite sur papier. De nos jours l’information est encodée en binaire avec deux seuls nombres, 0 et 1, sur des supports digitaux, dématérialisée.
ÉCRYPTURES tentent de re-matérialiser ces codes sous formes visuelles et sonores, disponibles à la perception humaine.
Pour suivre son travail, veuillez consulter son site web.